Saturday 5 December 2009

Les armes et la violence envers les femmes : une liaison dangereuse

(English follows)

Montréal, le 5 décembre 2009 - Le groupe de travail sur le trafic des armes d’Antennes de paix Montréal veut appuyer toute activité visant à contrer la violence faite aux femmes, en particulier la violence commise en faisant usage des armes. Tragiquement, notre société continue à manifester un profond rejet des femmes. On en voit l’évidence dans les multiples formes d’injustice qui persistent malgré des années de travail en faveur de l’égalité des femmes. Les fondements psychologiques de ce phénomène sont complexes et il faudra encore bien des années d’effort pour les modifier.

L’expression la plus dévastatrice et tragique de ce rejet des femmes se trouve dans la violence qui tue ou qui vise à tuer. À Montréal, les querelles conjugales demeurent une constante. Des femmes sont battues à mort. Quand ils possèdent des armes, dans des excès de rage, les abuseurs les utilisent pour tuer des femmes qui ne peuvent se défendre. Ces gestes sont illégaux, bien sûr, mais, ils causent aussi un tort terrible aux individus et à la société. En tant qu’organisation associée à Pax Christi International, Antennes de paix Montréal s’oppose fermement à tout acte d’abus et de violence qui menace ou tue la personne humaine et qui nie ainsi l’inviolabilité de la vie.

Mettre fin à la culture de la violence

La prolifération des armes dans notre société révèle une culture de violence. Des conflits peuvent être trop facilement « résolus » par un recours aux armes. Des personnes déséquilibrées sur le plan psychologique ont trop facilement accès à des moyens violents pour exprimer leur peur et leur colère. La présence des armes et la menace de les utiliser génèrent la peur et l’insécurité dans notre société. Un somme démesurée d’énergie sert à gérer cette peur, une énergie qui pourrait être orientée vers la création de moyens pour résoudre des conflits et construire une culture de la non violence.

Les femmes savent très bien ce que c’est que de vivre avec l’insécurité et la menace. Leur liberté est quotidiennement limitée : elles ne peuvent décider où elles voudraient aller, ni quand elles voudraient sortir, etc. À mesure que croît la présence des armes, même les endroits normalement considérés comme étant sûrs, tels les lieux de formation intellectuelle ou de culte, peuvent à tout moment devenir des endroits d’horreur et de mort. C’est inacceptable dans la société canadienne!

Alors qu’on se souvient des tristes événements du 6 décembre 1989, il est aussi important de se rappeler les multiples actes de violence contre les femmes qui ne comportent pas l’usage d’armes à feu. Les femmes victimes d’abus montrent clairement qu’elles sont plus souvent violées par des paroles qui engendrent la honte et l’humiliation, par l’abus et le contrôle sexuels, par le contrôle et la domination psychologiques, par l’exclusion des postes d’égalité, par la négation des possibilités d’éducation, etc., etc. Tous cela doit être considéré comme étant de la violence. Ces gestes tuent l’esprit, ils causent des blessures profondes chez la personne humaine.La mort violente est inacceptable comme l’est une vie diminuée, profondément blessée par des gestes de violence gratuite.

Maintenir le registre des armes

Le 6 décembre 1989 a déclenché à travers le monde une volonté ferme d’apporter des changements dans notre culture de violence, en particulier la violence faite aux femmes. Ici, au Canada, cela a donné lieu à un mouvement pour le contrôle des armes à feu et des efforts ont été déployés pour renforcer les lois canadiennes sur le contrôle des armes à feu. En 1995, on a voté la loi canadienne sur les armes à feu et ce fut un monument à la mémoire des victimes du massacre de l’École polytechnique. Les familles de ces victimes ont activement participé à ce mouvement. D’une certaine façon, elles se sont senties réconfortées par la création du registre des armes à feu utilisé à tous les niveaux par la police. Ces familles, et d’autres à travers le Canada qui appuient le contrôle des armes à feu, sont profondément préoccupées de constater que ce travail ardu est maintenant menacé par ceux qui veulent affaiblir ou éliminer le registre des armes à feu.

Le groupe de travail sur le trafic des armes d’Antennes de paix Montréal croit que notre société canadienne doit continuer à réfléchir sur l’énorme danger que constitue pour tous, et en particulier pour les femmes, la possibilité d’acheter des armes à feu sans restriction ni imputabilité. On encourage tous les citoyens et citoyennes qui partagent une préoccupation semblable à communiquer à leur député leur volonté de voir renforcé le registre des armes à feu. L’appel de Mme Suzanne Laplante-Edward, mère de la victime Anne-Marie Edward qui est morte le 6 décembre 1989, s’adresse à tous et à toutes : aidez-moi à maintenir vivant l’héritage de nos filles.

Mary Ellen Francoeur ,
en collaboration avec
Richard Renshaw, coordonnateur
pour le groupe de travail sur le trafic des armes

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Montréal, Decembre 3, 2009 . Antennes de paix Montreal ‘s working group on arms trafficking wishes to support all activities that protest violence against women, particularly violence which involves the use of arms. Tragically, our society continues to reflect a deep-seated rejection of women. This is expressed in many forms of injustice which persist despite years of work toward women’s equality. The psychological underpinnings of this are complex and will clearly take many more years of effort to transform.

The most devastating and tragic expression of this rejection of women is the violence which kills or aims to kill. In Montreal, there is a constant incidence of domestic abuse. Women are beaten to the point of death. Where guns are possessed by abusers, they are used in actions of rage to kill women who have no means of defending themselves. These actions are, of course, illegal; however, they also do terrible damage to individuals and to society. As an organization associated with Pax Christi International , Antennes de paix Montreal strongly opposes all acts of abuse and violence which threaten or take away human life, thus negating the sanctity of life.

Culture of violence and the use of weapons

The proliferation of guns in our society points to a culture of violence. Conflict can be too easily “resolved” by the use of weapons. Persons with psychological imbalance have all too easy access to violent means of living out their fears and anger. The presence of weapons and the threat to use them implants fear and insecurity in our society. An inordinate amount of energy goes into living with this fear, an energy that could be given to creative means of resolving conflict, of building a culture of nonviolence.

Women know far too well what it is like to live in insecurity and threat. Their freedom is limited daily, restricting where they can go, when they can go, etc. As the presence of guns increases, even places that would normally be deemed secure, such as academic settings or places of worship, can at any moment turn into places of horror and death. This is unacceptable in Canadian society!

As the events of December 6, 1989, are remembered with sorrow, it is important to also remember the many acts of violence against women that do not involve guns. Abused women make it clear that they are more frequently violated by words which shame and humiliate, by sexual invasion and control, by psychological control and dominance, by exclusion from positions of equality, by denial of educational opportunities etc. etc. All of these must be seen as violence. They kill the spirit; they leave wounds that go deep into the core of the human person. Death through violence is unacceptable; so also is diminished life, life deeply wounded by undeserved actions.
Support needed for gun control

December 6, 1989, has sparked determination throughout the world to make changes in our culture of violence, particularly violence against women. Here in Canada a gun control movement was initiated, and efforts have been made to strengthen Canada’s gun control laws. In 1995, Canada’s Firearms Act was passed and it was a monument to the memory of the victims of the massacre of the Ecole Polythechnique. The families of these victims have been very much involved in this movement. They have been somewhat comforted by the establishment of the Firearms Registry, used by Canadian police at all levels. These families, and others across Canada who support gun control, are deeply concerned that this hard work is now threatened by those who would erode or discontinue the Firearms Registry.

Antennes de paix’s working group on arms trafficking believes that our Canadian society must continue to consider the tremendous danger to all, and particularly women, when arms can be purchased without restriction or accountability. All citizens who have similar concerns are encouraged to communicate with their MPs , supporting strengthening the Firearms Registry. The plea of Mme. Suzanne Laplante-Edward, mother of victim Anne-Marie Edward who died on December 6, 1989, is a call to us all: Help me keep our daughters’ legacy alive.

Mary Ellen Francoeur
for the Arms Trafficking
Working Group
in collaboration with Richard Renshaw

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