C'est une réflexion que j'ai publié il y a quelque temps maintenant (Décembre 2006). De toute façon, j'y crois encore. Je trouve le menace du terrorisme exagéré et manipulé pour faire toute sorte de bêtise, y inclus des guerres de conquête et la limitation de nos droits de citoyens et citoyennes.
Après la Seconde guerre mondiale, Dorothy Day et ses compagnons de New York avaient décidé de ne pas faire grand cas des sirènes d'alarme qui appelaient régulièrement tous les citoyens à se rassembler dans les abris contre les bombes. Elle avait été arrêtée plusieurs fois pour avoir continué à errer à travers la ville au lieu de se soumettre à ces « exercices d'urgence ». Les déambulations, qu'elle se permettait alors que le gouvernement de l'époque exigeait de ses citoyens de suivre des consignes afin de se protéger d'une possible attaque nucléaire, elle équivalait à dire aux autres citoyens, comme dans le conte d'Andersen, qu'en réalité «l'empereur n'a pas d'habit du tout!», comme dans le comte d’Anderson. Elle allait ainsi à l'encontre de tout le système qui visait à inculquer la peur dans les esprits de la population, et par imitation et dont elle révélait la profonde immoralité.
Depuis le 11 septembre 2001, l'accroissement évident du niveau de peur et la multiplication des mesures de sécurité, en Amérique du Nord et partout à travers le monde, m'ont longtemps abasourdi et dérangé. Je sens qu'il y a quelque chose qui cloche en ce qui concerne les programmes anti-terroristes. Ils font preuve d'une volonté de s'assurer que tous les citoyens sachent qu'ils font face au danger imminent d'une attaque contre tout ce en quoi ils croient et tout ce pour quoi ils luttent. On semble vouloir qu'ils croient que tout le système qui leur fournit emplois, nourriture, logements, services d'éducation et de santé, et la vie elle-même, est placé sous une menace imminente. Quelque part, en Afghanistan, en Irak ou alors à Cuba, en Corée du Nord, en Iran ou en Cisjordanie, il y a des gens qui se prépareraient à envahir nos foyers et à détruire tout notre style de vie. On nous donne l'impression que ces personnes préparent sournoisement leur coup et sont impitoyables quant à leurs méthodes; qu'ils trouveront les moyens de se rendre jusqu'à nos villes et d'y semer le chaos partout si nous ne sommes pas constamment au niveau le plus élevé d'alerte. Le danger présenté de façon aussi imminente. C'est pour cela que nous permettons à nos gouvernements de dépenser des milliards de dollars chaque année pour nous protéger, pour nous surveiller et fourrer leur nez dans nos affaires, et pour s'assurer que rien ne cloche. Le moindre doute, la moindre imprécision pouvant être interprétée comme un lien à de vagues cercles terroristes, nous sommes assez rapidement prêts à accepter qu’on peut suffire pour suspendre les droits démocratiques et les libertés civiles, et pour maintenir des personnes au secret pour une période indéterminée de plusieurs années ou même de décennies.
Comme je l’ai dit, je sens qu'il y a quelque chose qui cloche. Qui profite de tout cela? Où sont ces hordes qui vont nous attaquer? Est-ce que ce sont les enfants palestiniens qui jettent des pierres aux soldats israéliens? Est-ce que ce sont les membres du Hamas qui jettent des fusées artisanales de leurs ghettos-prisons dans lesquels ils ont, eux et leurs familles, été emmurés depuis presque trois générations? Est-ce que ce sont les jeunes iraquiens ou afghans qui attachent des bâtons de dynamite à leur ceinture et se font réduire en miettes dans la place du marché, espérant ainsi mettre fin au processus qui ne cesse de détruire leur terre natale?
Je ne suis pas très sûr, mais il me semble que ces gens aimeraient peut-être que l'Occident s'en aille de leur vie quotidienne, qu'ils aimeraient que nous sortions de leur pays et que nous les laissions tout seuls. J'ai l'impression qu'ils ne sont vraiment pas intéressés pas à ce que je fais dans mon quartier, ou à quel endroit je travaille, ou ce que nos enfants font à l'école. Ils sont bien plus intéressés à ce qui se passe dans leurs quartiers, à leurs centres d'emploi et à leurs écoles ; et, après des décennies de présence militaire, il me semble qu'ils aimeraient seulement que nous retournions simplement chez nous et que nous nous occupions de nos propres affaires.
Je ne crois pas du tout que ces gens soient vraiment des terroristes. Je pense que «l'empereur n'a pas d'habit du tout». Je crois que les généraux, les chefs des transnationaux et les dirigeants/eantes politiques sont allègrement en train de se constituer leurs petits empires et de se bourrer les poches en profitant de nos peurs et de la rage des pauvres du Sud. Je crois vraiment pas qu'il s’agit des terroristes. Ce ne sont que des personnes qui veulent que les choses se fassent différemment et qu'il y ait plus d'honnêteté dans le monde où ils vivent. J'aime souvent dire que personne n'est jamais parti en guerre pour autre chose que la justice. Il n'y a qu'une exception : les guerres entreprises par de puissants dirigeants politiques qui veulent pour consolider leur pouvoir et favoriser l’industrie des armes et du pétrole, et par des généraux qui veulent une plus grande part du gâteau.
Il n'y a pas de menace importante venant de terroristes dans le monde d'aujourd'hui, pas plus qu'il n’y en avait il y a quinze, trente ou cent ans. Il n'y a qu'une poignée de criminels riches qui profitent de toute occasion pour créer le chaos et pour plonger leurs sales pattes dans nos poches alors que nous courons vers les abris pour nous protéger. Je pense que nous devrions tous nous asseoir dans la rue, et refuser de nous cacher dans des abris contre les bombes, et refuser de nous emmurer dans des bunkers; refuser d'accepter tous ces mesures de sécurité. Je crois que nous devrions refuser de suivre ce qu'ils proposent ou d'appuyer ce qu'ils font.
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